Avec une hausse de 0.8% des missions dont une hausse de 2.96% des CDII en Septembre dernier, l’emploi intérimaire gagne de plus en plus de terrain en France. Un avantage pour les travailleurs handicapés, toujours en difficulté sur le marché de l’emploi. Le point sur la situation.
Que dit l’Etat sur le travail des personnes en situation de handicap ?
L’Etat Français souhaite depuis de nombreuses années favoriser l’accès à l’emploi pour les personnes en situation de handicap. Ainsi, un volet handicap est prévu dans le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » proposé par la Ministre du Travail Muriel Pénicaud et la Secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées Sophie Cluzel*.
Le but de ce volet est d’améliorer encore l’accès à l’emploi aux travailleurs handicapés, qui est à la peine en France. Ainsi, si une loi prévoit que les entreprises de plus de 20 salariés emploient au moins 6% de personnes en situation de handicap, l’objectif est loin d’être atteint puisqu’en 2018, le taux réel stagne à 4,4%. Or, dans le cadre du volet handicap de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », le travail intérimaire est vu comme un excellent moyen d’intégrer le marché du travail et est ainsi vivement encouragé par le gouvernement.
Comment le travail en intérim peut-il favoriser les travailleurs handicapés ?
L’intérim est une solution très intéressante pour toute personne ayant peu ou pas d’expérience sur le marché du travail, comme c’est souvent le cas des personnes en situation de handicap. En effet, une agence d’intérim peut fournir de nombreuses missions à un travailleur, ce qui lui permet d’accumuler de l’expérience et ainsi bonifier autant son CV que son savoir-faire. Les chiffres prouvent d’ailleurs que cette solution fonctionne pour la réussite professionnelle : en trois ans, 70% des 3 000 personnes handicapées ayant effectués des missions en intérim ont été embauchées de façon permanente.
Focus sur l’engagement de Prism’Emploi sur l’intérim et le handicap
Le 20 Septembre dernier, la Secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a signé à Orléans un accord avec plusieurs entreprises de travail temporaire pour promouvoir l’emploi des personnes en situation de handicap. Cela a mené à la signature d’un accord entre le gouvernement et Prism’Emploi, une structure réunissant 600 sociétés et 8 000 agences du secteur de l’intérim.
La charte ainsi signée rentre dans le cadre de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » et a pour but d’élargir les offres d’emploi d’intérim aux personnes handicapées. Les différentes agences adhérentes à Prism’Emploi seront donc mobilisées pour favoriser l’accès au marché du travail aux personnes concernées, mais cet effort doit aussi permettre de remotiver les postulants en situation de handicap qui baissent parfois les bras devant la difficulté de trouver un emploi qui leur correspond.
Par cette charte, les adhérents de Prism’Emploi s’engagent à proposer volontairement des profils de candidats en situation de handicap à leurs clients. Ils devront également constituer un « vivier » de postulants, car comme évoqué précédemment, le manque de candidats explique en partie le faible taux d’emploi des personnes handicapées. Ainsi, les agences d’intérim de Rennes, Lyon, Marseille ou Bordeaux se devra de récupérer le CV d’un travailleur handicapé et de pousser régulièrement son profil auprès de potentiels recruteurs.